Solène jeune philatéliste de 18 ans

Interview de  Solène Pleinfossé, 18 ans
étudiante en santé en espérant devenir sage-femme.

Solenne nous fait partager sa passion pour les timbres, New York City et Harry Potter

1) Comment, pour vous, l’envie de collectionner les timbres est-elle née ?
Depuis toute petite, je baigne dans le milieu de la philatélie, un peu comme Obélix qui est tombé dans la potion magique car mon père collectionne depuis longtemps. Je me souviens que petite j’aimais ranger mes timbres dans mon classeur. J’adorais les timbres sur les chevaux, les fleurs et le sport.

2) Quel est le thème de votre collection ? qu’est-ce qui nourrit votre passion pour ce thème ?
J’ai réalisé ma première véritable collection pour le championnat de France de philatélie jeunesse en 2012. Tous les deux ans, ce championnat propose une catégorie « Reflet de …. » et j’ai donc commencé par une collection de 12 pages sur « Reflets de Sport ».
En 2015, j’ai décidé de me lancer dans une collection plus personnelle et plus aboutie sur ma ville préférée : New York City. L’année d’après, il y avait une exposition internationale de philatélie dans cette ville. J’ai saisi ma chance et j’ai monté un projet de reportage avec des partenaires (le club philatélique de Ouistreham et l’union des sociétés philatéliques de Basse-Normandie) pour y aller. J’ai même pu acheter quelques timbres et blocs qui font désormais partie de ma collection. C’était un voyage inoubliable qui m’a permis de documenter davantage ma présentation philatélique et de mieux comprendre mon thème.

Il y a plus de 4 ans maintenant, j’ai entrepris une nouvelle collection. Elle s’intitule « Harry Potter : secrets d’une potion magique ». Pour cette collection, j’ai choisi le thème Harry Potter car ce sont mes livres et mes films préférés depuis des années. Ayant fait du latin au collège et au lycée, je me suis beaucoup intéressée à la mythologie et j’ai décidé de faire des recherches sur les origines mythologiques de Harry Potter. C’est la collection que j’ai le plus travaillé. Elle fait 64 pages. En octobre 2022, je vais la présenter à Timbres passion, le championnat de France qui a lieu à Moulins, dans l’Allier.

3) Comment procédez-vous pour acquérir des timbres ?
Je suis membre du club philatélique de Ouistreham en Normandie donc je commence souvent par demander si un autre membre du club possède quelque chose qui peut m’être utile. Sur les expositions, je vais voir les marchands pour voir s’il y a des choses qui peuvent m’intéresser. Parfois aussi, je reçois des cadeaux de marchands ou de collectionneurs qui souhaitent aider une jeune philatéliste. Avec l’aide de mon père, nous recherchons aussi des documents sur Internet. Par exemple, nous utilisons souvent le site Delcampe qui contient une catégorie philatélie. Nous pouvons ainsi acheter sans trop de difficultés des documents même dans des pays étrangers. Pour acquérir des timbres, il y a plusieurs ressources possibles.

4) Partagez-vous, parlez-vous de cette passion avec vos proches, votre famille, vos amis ?
Oui, c’est une histoire de famille. Mon père a partagé sa passion avec ma sœur et moi quand nous étions petites. Le club philatélique de Ouistreham, dont nous sommes membres, organise régulièrement des évènements comme le Salon des aventures polaires, le Festival Maxi-timbré, le salon bas-normand des collectionneurs. Toute la famille participe à l’organisation des expositions. Il y a même des championnats de France Jeunesse qui se déroulent un peu partout : Belfort, Poitiers, Toul, Périgueux, Moulins …En 2004, on l’a aussi organisé à Ouistreham mais j’avais seulement un an et j’étais en poussette ! Grâce à la philatélie, nous avons la chance de pouvoir découvrir de nouveaux horizons, et c’est génial.

5) Collectionner les timbres, c’est aussi aller à des salons, rencontrer des passionnés, participer à des compétitions. Pourriez-vous nous décrire les belles rencontres que la recherche de timbres a provoquées ?
Tous les deux ans se déroule le championnat de France de philatélie jeunesse. A cette occasion, je retrouve des amis qui partagent la même passion. J’ai hâte d’y aller pour y passer de bons moments. Il y a souvent deux soirées : l’une costumée très festive et l’autre plus élégante et plus stressante car il s’agit de l’annonce du palmarès. C’est à Toul en 2016 et à Périgueux en 2018 que ma région, la Basse-Normandie a remporté le Challenge Pasteur, l’équivalent de la Coupe de France par équipes.
Pour amuser les jeunes philatélistes, il existe une compétition « Les jeux du timbre ». C’est une sorte de « Questions pour un champion » version timbrée. On est par équipe de deux et on s’affronte sur des questions concernant des timbres d’une certaine période. Depuis quelques années, j’y participe avec mon coéquipier Noé. C’est vraiment un moment que j’adore.
Par ailleurs, j’ai participé avec Noé à un clip pour promouvoir la philatélie organisé par la FFAP. C’était une expérience incroyable. J’ai adoré ce tournage. Ce clip s’appelle « Au cœur des timbres » et il est disponible sur Youtube si vous voulez le voir ou sur le site Adphile :  https://www.decouvrirletimbre.com/video/au-coeur-des-timbres/
De plus, quand notre club a organisé une exposition pour le 70e anniversaire du Débarquement, j’ai vraiment pu rencontrer Léon Gautier qui est désormais le dernier membre vivant du Commando Kieffer ayant débarqué sur les plages du Débarquement le jour J. J’avais 10 ans à l’époque et c’est un honneur pour moi d’avoir pu discuter avec lui. C’est pour cela que j’ai tenu à tourner un clip d’une minute dans le cadre du concours Philamovie 2022 à l’exposition mondiale Helvetia en Suisse. Je lui rends hommage ainsi qu’à tous ses camarades qui nous ont apporté la liberté lors du Débarquement. Mon clip se nomme « La philatélie et le devoir de mémoire ».

6) A l’ère du tout-numérique, nombreuses sont les personnes à penser que la philatélie est un loisir du passé. Que leur répondriez-vous ? Que représente la philatélie dans votre vie ?
Personnellement, je pense que le numérique et la philatélie sont complémentaires. En effet, pour chercher des documents pour une collection, on utilise de plus en plus les sites comme Delcampe. De plus, je me sers beaucoup de l’ordinateur pour la mise en page de la collection. Il faut savoir faire des cadres, prendre les mesures et c’est beaucoup plus simple de le faire à l’ordinateur qu’à la main. J’ai bien progressé en traitement de textes grâce à ces manipulations. Même si je reste fidèle aux recherches d’informations dans les livres car je suis une grande lectrice, il est clair que l’ordinateur me facilite des recherches pointues illustrées par des timbres. La philatélie c’est un moyen différent pour apprendre et découvrir l’histoire et le monde. La preuve, je suis même allée à New York et aux quatre coins de la France ! C’est génial de pouvoir passer du timbre à la réalité !