Rappelons que l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (en anglais : United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization, UNESCO) est une institution spécialisée internationale de l’Organisation des Nations unies (ONU), créée le 16 novembre 1945 à la suite de la Seconde Guerre mondiale. Son objectif est de « contribuer au maintien de la paix et de la sécurité en resserrant, par l’éducation, la science et la culture, la collaboration entre nations, afin d’assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l’Homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion, que la Charte des Nations unies reconnaît à tous les peuples ». Le siège est situé à Paris dans le VIIe arrondissement., au 7/9 place de Fontenoy.
Dessiné et gravé par Claude Hertenberger – 1958
Depuis 1960 la France émet des timbres dédiés aux activités de l’UNESCO. Ils peuvent compléter des thématiques existantes mais également être collectionnés en tant que tels. Nos timbres UNESCO offrent une belle opportunité de découvrir notamment des parcs exceptionnels comme on va le voir.
Parc national du Tassili n’Ajjer – Algérie
Son paysage est lunaire – on se croirait vraiment sur une autre planète – mais la géographie tourmentée ne constitue pas l’unique attrait du parc d’une superficie de 72 000 km². Il abrite en effet l’un des plus importants ensembles d’art rupestre préhistorique du monde avec plus de 15 000 dessins et gravures. On fait ainsi un voyage dans le temps allant de 10 000 ans av. J.-C. aux premiers siècles de notre ère. Le timbre évoque la vie quotidienne, la faune aux confins du Sahara. Les peintures offrent également un témoignage exceptionnel sur le changement du climat. Ainsi certaines représentent des espèces dépendantes de l’eau, comme l’hippopotame, ainsi que d’autres éteintes dans la région depuis plusieurs milliers d’années.
Parc archéologique d’Angkor – Cambodge
Angkor est l’un des sites archéologiques majeurs de l’Asie du Sud-Est. Il est situé dans la province du Nord et s’étend sur quelques 400 km² couverts en partie par la forêt. Les visiteurs peuvent contempler les admirables vestiges des différentes capitales de l’Empire khmer qui rayonna entre le IXe et le XVe siècle : le célèbre temple d’Angkor Vat et, à Angkor Thom, le temple du Bayon orné d’innombrables sculptures.
Le site d’Angkor est décrit avec admiration et fascination par les rares voyageurs européens jusqu’au XVIIe siècle. Il est ensuite livré aux pillages et à la jungle jusqu’à l’arrivée du Français Henri Mouhot et de la mission Doudart de Lagrée. Il le redécouvre en cette fin du XIXe siècle et le fait connaître au monde entier. Dans son journal en 1859 Mouhot dit : « Lorsqu’au soleil couchant mon ami et moi nous parcourions lentement la superbe chaussée qui joint la colonnade au temple, ou qu’assis en face du superbe monument principal, nous considérions, sans nous lasser jamais ni de les voir ni d’en parler, ces glorieux restes d’une nation éclairée qui n’est plus, nous éprouvions au plus haut degré cette sorte de vénération, de saint respect que l’on ressent auprès des hommes de grand génie ou en présence de leurs créations ». En 1901, l’École française d’Extrême-Orient commence la restauration de ce site exceptionnel. La même année Pierre Loti consigne dans son journal : « Au-delà de cette porte [de la Victoire], nous pénétrons dans ce qui fut la ville immense. Il faut le savoir, car, à l’intérieur des murailles, la forêt se prolonge, aussi ombreuse, aussi serrée, éployant aussi haut ses ramures séculaires.
[…] Cependant, de méconnaissables débris d’architecture apparaissent un peu partout, mêlés aux fougères, aux cycas, aux orchidées, à toute cette flore de pénombre éternelle qui s’étale ici sous la voûte des grands arbres. Quantités d’idoles bouddhiques, petites, moyennes ou géantes, assises sur des trônes, sourient au néant ; on les avait taillées dans la pierre dure et elles sont restées, chacune à sa même place, après l’écroulement des temples qui devaient être en bois sculpté […]. Voici où furent des palais, voici où vécurent des rois prodigieusement fastueux, de qui l’on ne sait plus rien, qui ont passé à l’oubli sans laisser même un nom gravé dans une pierre ou dans une mémoire. Ce sont des constructions humaines, ces hauts rochers qui, maintenant, font corps avec la forêt et que des milliers de racines enveloppent, étreignent comme des pieuvres. »À défaut de se rendre à Angkor, on peut collectionner les timbres qui s’y rapportent tout comme s’évader par la lecture.
Parc national Uluru – Australie
C’est dans ce parc que se trouve l’Ayers Rock-Mont Olga. Avec une circonférence de 9 km et 348 m de hauteur il s’agit du plus gros rocher du monde. On estime que les deux tiers du monolithe sont enfouis sous le sable. Le rocher a été aperçu pour la première fois par un explorateur européen du nom de sir Henri Ayers. Toutefois pour les Aborigènes il porte le nom d’Uluru. L’immense monolithe d’Uluru et les dômes rocheux de Kata Tjuta font partie intégrante du système de croyances traditionnelles de l’une des plus anciennes sociétés humaines du monde. Les propriétaires traditionnels d’Uluru-Kata Tjuta appartiennent au peuple aborigène des Anangu qui l’habite depuis des milliers d’années. Le lieu recèle de nombreuses peintures sur les murs des grottes.
Selon l’exposition du soleil, le rocher donne l’impression d’être illuminé de l’intérieur puis lorsqu’il descend sur l’horizon, il prend une teinte rouge sombre puis mauve. À la tombée de la nuit il ressemble à un énorme trou noir creusé dans le ciel.
Parc national Los Glaciares – Argentine
Le Parc national Los Glaciares (parc national des glaciers) est situé dans la province de Santa Cruz en Patagonie argentine. Il couvre une superficie de près de 600 000 hectares. Ce domaine a été nommé parc national en 1937 (puis parc national et réserve nationale en 1971) afin de protéger sa vaste étendue de glace, sa steppe avec sa forêt de Patagonie et le Sud des Andes. Il a été inscrit sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 1981, d’où notre timbre.
Le parc est connu pour abriter l’imposant glacier Perito Moreno. Il doit son nom aux multiples glaciers qui recouvrent la moitié de son territoire et alimentent les impressionnants lacs glaciaires Argentino et Viedma.
La nature est d’une beauté exceptionnelle offrant également un terrain de choix pour la recherche scientifique sur le changement climatique. Ce bien du patrimoine mondial est limitrophe de deux parcs nationaux chiliens, Torres del Plaine et de Bernardo O’Higgins, constituant ainsi un ensemble de zones protégées d’une taille impressionnante des deux côtés de la frontière. À noter que le puma vit dans la région tout comme le Huemul, une espèce indigène rare de cerfs des Andes méridionales. La faune avienne est riche avec d’importantes populations reproductrices d’espèces emblématiques comme le Condor des Andes.
Parc national de Komodo
Situées dans le détroit qui sépare en Indonésie Sumbaya de Flores, les îles Komodo Padar et Rinca sont englobées dans le parc national de Komodo (surface totale 219 322 hectares). Ces îles volcaniques sont habitées par une population d’environ 5 700 lézards géants, dont l’apparence et le comportement agressif les ont fait surnommer les « dragons de Komodo ». On ne les trouve nulle part ailleurs et ils présentent un grand intérêt scientifique pour l’étude de l’évolution. Ce varan est l’une des plus vieilles espèces de la planète, proche parente des dinosaures qui foulaient la terre il y a 100 millions d’années. Ce varan agressif (ce n’est pas le cas de toutes les espèces) a une longueur moyenne de 2 à 3 mètres et pèse en moyenne 70 kg. La femelle atteint les deux tiers de cette taille et pond 30 œufs à la fois. Animal carnivore, le varan adore les charognes et bien que lourd, c’est un bon sprinter pour chasser avec des pointes à 20 km/h. En plus de servir de refuge au dragon de Komodo, le Parc abrite de nombreuses autres espèces terrestres intéressantes, comme le mégapode de Reinwardt, un rat endémique et le cerf de Java. Les barrières de corail florissantes de Komodo abritent une grande diversité d’espèces et les forts courants marins attirent les tortues de mer, les baleines, les dauphins et les dugongs.