Montmartre et ses peintres dont un âne !

Si vous passez cet été par Montmartre, n’hésitez pas à déambuler dans les rues en recherchant les maisons où ont résidé de célèbres peintres.

Voici quelques pistes qui vous inciteront peut-être à vous passionner pour cette butte de 130 mètres de haut qui domine la capitale. De nombreux timbres sont associés indirectement à cet endroit singulier et l’on peut aussi s’amuser à réunir ceux consacrés aux bâtiments, aux cabarets, à la vigne sans oublier les écrivains, musiciens qui y ont résidé.
Avant de passer en revue quelques peintres célèbres de la Butte, intéressons-nous à ce premier timbre représentant le monument le plus emblématique : la basilique du Sacré-Cœur.

Dessiné et gravé par André Lavergne – 2017

La construction débute en 1875 pour s’achever en 1923. Avec près de onze millions de pèlerins et visiteurs par an, c’est l’un des lieux religieux les plus visités de la capitale. A droite figure le moulin de la Galette, devenu aujourd’hui un restaurant. André Lavergne qui a réalisé ce timbre a souhaité le placer ainsi mais attention notre moulin est en réalité situé en contrebas de la basilique et à sa gauche.
Sur le collector émis en 2013, on aperçoit un timbre dédié aux vignes de Montmartre ce qui surprendra nombre de nos lecteurs.

Leur existence est pourtant attestée dès 944.

Situées au nord de la Butte on trouve en bas le célèbre cabaret dénommé « Le Lapin Agile » peint par Maurice Utrillo.

Dessiné et gravé par Eugène Lacaque d’après un tableau de Maurice Utrillo – 1983

C’est dans ce lieu de légende qu’on a conçu un incroyable canular. Nous sommes en 1910 et les discussions sont vives et arrosées, la proximité des vignes aidant. S’opposent alors la « bande à Picasso » avant-gardiste et les farouches adversaires de la peinture abstraite, menés par un jeune journaliste qui deviendra un écrivain célèbre : Roland Dorgelès.

Dessiné et gravé par Jacques Jubert – 1985

Pensant qu’on peut peindre comme un âne et exposer, il met en pratique son idée. Le 8 mars en présence d’un huissier, Dorgelès emprunte Lolo – l’âne de Frédéric Gérard (le tenancier) – sur la queue duquel est accroché un pinceau. Pour stimuler Lolo, on le gave de carottes et de feuilles de tabac. Il apprécie et bouge frénétiquement la queue pour un rendu qui n’est pas déplaisant.
Quelques temps plus tard on peut voir au 26ème Salon des indépendants à Paris la toile de notre Lolo intitulée « Et le soleil s’endormit sur l’Adriatique ». On l’attribue à un artiste italien inconnu (et pour cause) dénommé Joachim-Raphaël Boronali, également théoricien d’un nouveau mouvement artistique « l’excessivisme ». Dans son manifeste il (en réalité Dorgelès) déclare : « L’excès en tout est un défaut, a dit un âne. Tout au contraire, nous proclamons que l’excès est une force (…) Ravageons les musées absurdes. Piétinons les routines infâmes. Vivent l’écarlate, la pourpre, les gemmes coruscantes, tous ces tons qui tourbillonnent et se superposent, reflet véritable du sublime prisme solaire. »
Dorgelès révélera ensuite la supercherie de cette toile de 54 centimètres de haut sur 81 de large, œuvre de Lolo dit Joachim Raphaël Boronali. « Et le soleil s’endormit sur l’Adriatique » s’offre une célébrité immédiate. Le tableau est vendu pour quelques 250 francs, somme que Roland Dorgelès reverse à l’Orphelinat des arts. Lolo partira en Normandie au décès de Frédéric, on ne lui connait pas d’autres œuvres.

Né en le 26 décembre 1883 à Montmartre, Maurice Utrillo n’est autre que le fils de l’artiste peintre Suzanne Valadon (1865-1938).

Mis en page par Bruno Ghiringhelli © RMN-Grand Palais / Agence Bulloz – 2015

Maurice Utrillo qui a réalisé de nombreuses toiles dédiées à Montmartre est l’une des grandes figures de la Butte, tout comme sa mère. Acrobate dans un cirque, elle devient ensuite modèle de nombreux peintes dont Henri de Toulouse-Lautrec. C’est ainsi qu’elle observe et apprend leurs techniques avant de devenir peintre à son tour.

Henri de Toulouse-Lautrec est également un artiste célèbre de Montmartre.

Mis en page par Anne-Claude Paré d´après une œuvre de Henri de Toulouse-Lautrec

Il connait une enfance heureuse jusqu’au moment où se révèle en 1874, une maladie qui affecte le développement des os. Son tronc est de taille normale mais ses membres sont courts. Cela ne l’empêche pas de réaliser un nombre considérable de dessins, peintures, affiches avant que la mort ne le fauche à seulement 36 ans.

Edgar Degas, quant à lui, est un touche-à-tout : peintre, graveur, sculpteur, photographe, naturaliste et impressionniste.

Mis en page par Sylvie Patte et Tanguy Besset d’après Photo E.Lessing / AKG-Images

Celui qui s’éteint en 1917 trouvait l’inspiration en fréquentant les cabarets et les bals populaires de Montmartre.

Encore un artiste incontournable qui a vécu sur la Butte : Pablo Picasso

Mis en page par Sylvie Patte et Tanguy Besset, d´après une photo de – © RMN / Gérard Blot, d´après une œuvre de Pablo Picasso – 2012

L’un des ateliers du peintre espagnol est situé au 49 de la rue Gabrielle, à 5 minutes à pied de la basilique.

Vincent Van Gogh né en 1853 aux Pays-Bas a habité au n° 54 de la rue Lepic avec son frère Théo.

Mis en page par Etienne Théry/Oeuvre de © RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Gérard Blot – 2015

Il a réalisé entre 1886 et 1887 « Les peintures de Montmartre », un groupe d’œuvres consacrées au quartier.

Auguste Renoir est l’un des peintres français les plus connus.

D’après photographies H. Lewandowski / RMN (Réunion des Musées Nationaux – Musée d’Orsay)- Mis en page par Sylvie Patte et Tanguy Besset – D’après un tableau d’ Auguste Renoir – 2009

Son fils Jean (cinéaste) dira « Je sais que mon père (…) se laissa entièrement absorber par le village de Montmartre, qui n’était pas encore tombé dans le pittoresque ».

Il a adoré le quartier où il a peint de nombreux tableaux et résida au n°8 de l’Allée des Brouillards. Ces quelques mots, écrits par son fils Jean, résument assez bien la relation qu’entretint Auguste Renoir avec le quartier où le maître a peint de nombreux tableaux dont le moulin de la Galette que l’on aperçoit sur notre premier timbre.
sans N° 2013,