Sur les bords de Loire

Timbres dessinés par Isy Ochoa et mis en page par Grenade et Sparks – 2013

La Loire est le plus long (1 020 km) et le seul grand fleuve entièrement français par son bassin (115 120 km2). Elle arrose Roanne, Nevers, Orléans, Blois, Tours, Saumur, Angers (Les Ponts-de-Cé), Nantes et se jette dans l’océan Atlantique à Saint-Nazaire. Née à 1 408 m d’altitude au mont Gerbier-de-Jonc, un pointement volcanique en Ardèche, aux confins du massif granitique du Vivarais et du Velay, à moins de 150 km de la Méditerranée, la Loire est aussitôt sollicitée par les cassures méridiennes et tertiaires du Massif central.
Alimentée sur les neuf dixièmes de son cours par des apports du Massif central, la Loire est profondément marquée, dans son régime, par ses origines. Le fleuve, alimenté en automne et en hiver par des averses méditerranéennes et des précipitations océaniques, au printemps par des pluies océaniques et la fonte des neiges (type pluvio-nival), accuse en été de graves indigences. La Loire est de loin le plus irrégulier des fleuves français.

Notre premier timbre représente le mont Gerbier-de-Jonc, point de départ de la Loire.

Vient ensuite le lac de Grangent où figure un château datant du IXe siècle.


Les châteaux sont incontournables et c’est dans celui que l’on aperçoit sur le timbre dédié à Blois, dans le Centre, que naquit le 27 juin 1462 le futur Louis XII. Ce monarque fit de cette ville une résidence royale qui le restera pendant près de cent ans.


Gien, son château et son pont figurent aussi sur un magnifique carnet (émis en juin 2013), invitation à collectionner tout ce qui se rattache au fleuve.

La ville de 15 000 habitants s’est développée grâce à sa faveur, tant il est vrai que pendant des siècles, la Loire était la voie de prédilection pour le transport fluvial en amont et en aval de son parcours qui traverse une partie de la France. Déjà à la préhistoire, on suppose que c’était un carrefour d’échange pour les populations des environs. Gien s’est entièrement remise de l’incendie provoqué par un bombardement allemand en 1940.
C’est aussi un incendie en 1918 qui a détruit l’aile du superbe château de Sully-sur-Loire construite au XVIIIe siècle.

Dessiné et gravé par Jean Pheulpin – 1961

Elle sera reconstruite peu après, avec un niveau en moins, sans être aménagée à l’intérieur. Le château proprement dit est constitué de deux parties séparées, avec chacune leur système défensif. Le donjon a été construit vers 1395 pour Guy de La Trémoïlle, seigneur de Sully, par Raymond du Temple, architecte du roi. C’est à la fois un bâtiment fortifié, destiné à défendre le pont sur la Loire mais aussi d’apparat, pour organiser les réceptions fastueuses données par le seigneur. Le petit château a été construit quelques décennies plus tard. De taille plus modeste, il sert davantage pour la vie quotidienne du châtelain et sa famille. Le château connait de nombreuses évolutions au fil des siècles. Les grandes modifications sont dues à Maximilien de Béthune, duc de Sully, qui achète l’achète en 1602. Il fait construire la tour dite d’artillerie, dotée de murs épais et de canons, pour renforcer cette zone peu défendue du site.
Intéressant ce timbre pour les amateurs de géographie où l’on voit Candes-Saint-Martin, un village où se rejoignent la Loire et l’un de ses affluents : la Vienne.

Comme le site de Candes-Saint-Martin, le Bec d’Allier offre un magnifique paysage du fait de la jonction qu’y font la Loire et l’Allier, l’une des rivières qui l’alimente. Ce lieu se trouve près de Nevers, alors que les eaux de l’Allier partent de Lozère pour parcourir plus de 400 kilomètres avant de faire en sorte que « les petits ruisseaux forment de grandes rivières ».


Le Loiret – littéralement la petite Loire – prend sa source à Orléans. Le paysage de la pointe de Courpain est sa destination finale, l’endroit où la grande et la petite Loire se rejoignent pour former un seul cours d’eau.


Difficile de collectionner la Loire et ne pas disposer dans ses albums du timbre consacré au château de Cheverny.

Dessiné par Jean Pheulpin – 1954

Il est situé en Sologne, sur la commune de Cheverny, dans le département de Loir-et-Cher et la région Centre-Val de Loire. Élevé au XVIIe siècle dans un style classique, il a été dessiné par Jacques Bougier, architecte d’une partie du château de Blois. Le Domaine de Cheverny est la propriété familiale des Hurault de Vibraye, certains membres de cette famille se sont illustrés au service de plusieurs rois de France. Le château a traversé l’Histoire, tout en restant dans cette même famille depuis plus de six siècles ! Il présente la particularité d’avoir toujours été habité et de l’être encore : les propriétaires vivent dans l’aile droite.

Le château de Cheverny inspira Hergé pour le château de Moulinsart qui fait sa première apparition dans Le Secret de La Licorne. Il est racheté par le professeur Tournesol, enrichi par la vente du brevet de son fameux sous-marin requin, construit pour le capitaine Haddock, utilisé dans Le Trésor de Rackham le Rouge. Le château de Cheverny propose aux visiteurs une exposition permanente consacrée à Tintin. Des souterrains de Moulinsart au laboratoire du professeur Tournesol, en passant par la chambre du célèbre reporter et la salle à manger du château, cette exposition interactive unique en France est réalisée avec la Fondation Hergé.

Achevons notre voyage au gré des flots du plus long fleuve de France avec le marais de Brière.

C’est dans cette vaste zone que se trouve l’estuaire de la Loire, non loin de la côte. On s’y déplace en chaland, du nom des bateaux utilisés depuis de nombreux siècles par les Briérons. C’est ici qu’une dernière rivière – le Brivet – se jette dans la Loire, comme pour donner un dernier coup de main à l’édifice fluvial. Cette dernière énergie est l’ultime force qui s’ajoute à un courant qui prend son élan pendant un millier de kilomètres pour finalement se jeter dans la mer. C’est le symbole des milliers de volontés solidaires qui animent la Croix-Rouge française mises à l’honneur avec ce carnet de timbres.