TAAF, une présence méconnue


À l’origine, les Terres australes françaises sont constituées de l’archipel de Crozet, de l’archipel des Kerguelen, des îles Saint-Paul et Nouvelle-Amsterdam ainsi que de la Terre Adélie. Cette dernière est située au pôle Sud où la France est présente mais depuis le traité de l’Antarctique de 1959, s’exerce un « gel » des prétentions territoriales. Les bases dont disposent certains pays comme l’Australie n’ont d’autre vocation que scientifique. La collection de timbres des TAAF est enrichissante car elle permet de s’intéresser  aux merveilles de la nature mais aussi à la recherche, et de se passionner pour ces terres isolées qu’il faut absolument protéger. Depuis 2005 sont rattachées aux TAAF des îles (que l’on appelle îles Eparses). Elles sont toutes situées autour de Madagascar avec pour nom Europa, Juan de Nova, Bassas da India, les Iles Glorieuses et Tromelin.

Europa


D’un peu moins de 30 km² de superficie, elle est française depuis 1896 mais elle doit son nom à un cartographe anglais qui la baptise en 1825 du nom du navire qui l’avait reconnue. La France y dispose depuis 1950 d’une base permanente avec en moyenne 14 militaires et des rotations de scientifiques. Europa est un extraordinaire sanctuaire pour de nombreuses espèces d’oiseaux et notamment : fous à pieds rouges, tournepierre à collier et flamands roses. L’île est aussi connue des scientifiques car elle est l’un des lieux de ponte les plus importants au monde des tortues vertes. Certaines peuvent peser 150 kg.

Juan de Nova


Juan de Nova est aussi une île corallienne d’une superficie de seulement 4,4 km². Elle doit son nom à un navigateur portugais qui la découvre en 1501. Elle devient française le 31 décembre 1897. Ce petit anneau de terre qui flotte sur l’océan Indien est une réserve naturelle destinée à protéger la biodiversité, tout particulièrement les massifs

Bassas da India


Découverte elle aussi par un marin portugais. Elle est toute petite, seulement 0,2 km² ! Ces petits rochers qui affleurent de l’eau appartiennent à la France depuis 1897.

Îles Glorieuses


Les îles Glorieuses constituent un petit archipel composé de trois îles pour un total de 7 km². La prise de possession par la France date de 192 lorsque le capitaine de Vaisseau Richard y accoste. Elles constituent elles aussi une exceptionnelle réserve naturelle.

Tromelin


Elle n’est pas bien grande non plus cette île, avec seulement 1 km². Elle est le lieu d’une histoire tragique qui débute lorsque le 17 novembre 1760 un navire français quitte Bayonne. Il se rend à Madagascar où sont embarqués (contrairement aux ordres du gouverneur français) soixante esclaves. Le navire pris par la tempête s’échoue et se brise sur notre île déserte. Les survivants construisent une embarcation à partir de l’épave. Deux mois après, elle est terminée et l’équipage français prend le large en promettant aux esclaves de revenir avec des secours. Certains vont survivre et quinze ans plus tard, des soixante esclaves il ne reste plus que sept femmes et un petit garçon encore au berceau. Le 29 novembre 1776 un bateau français accoste et les découvre. On leur porte secours, les achemine jusqu’à l’île Maurice. L’île prendra le nom de leur sauveur : le chevalier de Tromelin, un officier de la Marine.

Clipperton


Cette île aujourd’hui déserte ne fait pas partie des îles Eparses et se trouve située dans l’océan Pacifique. Des Français y accostent le 3 avril 1711 mais ne l’occupent pas. Bien plus tard, à partir de la fin du XIXe siècle, Américains et Mexicains vont y exploiter le guano, une substance fertilisante composée d’excréments d’oiseaux marins et servant d’engrais. Ici encore des hommes et des femmes – des Mexicains – ont été « oubliés » en 1914. Le Mexique qui connait une révolution n’adresse pas de vivres à la petite garnison. Lorsqu’un navire américain les découvre en juillet 18 juillet 1917, il ne reste plus que sept enfants et quatre femmes. L’île est contestée par le Mexique, le pays le plus proche de l’atoll, mais elle demeure française. Déserte, elle accueille parfois des équipes de scientifiques.