Plusieurs vaccins anti-Covid sont en phase finale d’essai clinique et pourraient commencer à être administrés dès la fin de l’année.
C’est une bonne nouvelle qui nous renvoie à l’histoire d’un homme exceptionnel, Alexandre Yersin qui a identifié le bacille de la peste. Bien plus meurtrière que la Covid-19, la peste – une maladie commune aux hommes et aux animaux – a tué entre 25 % et 50 % des habitants en Europe, ne serait-ce que durant les années 1347 à 1352. Dans le royaume de France la population a chuté de 38 %, soit 7 millions de victimes sur les 17 millions de Français de l’époque.
Les recherches de Yersin seront décisives pour vaincre cette maladie.
Né en Suisse en 1863, il fait ses études de médecine en Allemagne avant de se rendre à Paris. Il travaille à l’institut Pasteur puis part en Chine en 1890 et ne reviendra jamais en Europe. Quatre ans plus tard, Yersin est mandaté par le gouvernement français pour s’occuper de l’épidémie de peste qui ravage la région du Yunnan en Chine. Sur place – et malgré la rude concurrence de l’équipe japonaise – il découvre seul le bacille de la peste. Il porte son nom, le « yersinia pestis » et Yersin élabore la même année, le premier sérum contre cette maladie. Le médecin porte dès lors ses efforts sur le développement des Instituts Pasteur fondés à Hanoi, Saigon, Nha Trang et Dalat (sérums, vaccins, travaux d’hygiène). Il encourage en parallèle l’introduction au Vietnam de l’arbre à caoutchouc et de l’arbre à quinine (un médicament destiné à prévenir le paludisme, transmis par le moustique). Ce voyageur solitaire et remarquable savant n’aimait pas les honneurs. Il meurt en 1943, presque oublié du grand public sauf au Vietnam où toutes les villes ont un lycée qui porte son nom.
Pour célébrer sa mémoire, la France a réalisé une émission commune avec le Vietnam en 2013. Une des timbres le représente jeune à Paris, l’autre âgé au Vietnam.