Créé par l’agence ABAKA – 2006
Si l’abbaye bénédictine du Mont-Saint-Michel a été officiellement fondée en 966, c’est le 16 octobre 708 que la première église dédiée à l’archange saint Michel sur le Mont aurait été entreprise. On la doit à Aubert, évêque d’Avranches, sous le règne du roi mérovingien Childebert III (695-711).
Dans le premier ouvrage imprimé en langue française en 1476 sont évoquées les circonstances légendaires de cette fondation :
« Dans un temps, comme le prélat de la susdite ville d’Avranches s’était livré au sommeil, il fut averti par une révélation angélique de construire au sommet du lieu précité un édifice en l’honneur de l’archange, afin que celui dont la vénérable commémoration était célébrée au mont Gargan fût célébré avec non moins de ferveur au milieu de la mer. »
Après avoir fait ce rêve à trois reprises, l’évêque gagne le mont pour y édifier un oratoire. Ne sachant pas à quel endroit précis le construire, Aubert s’en remit à l’archange. Saint Michel (le « chef » des anges) lui affirma alors qu’il trouverait un taureau attaché en haut du rocher : l’église devait occuper l’aire foulée par l’animal. Saint Aubert entreprit donc de bâtir une église d’une capacité d’une centaine de personnes.
En 966, à la demande du duc de Normandie, une communauté s’y établit. L’église préromane est élevée en l’an mil puis au XIe siècle une église abbatiale romane est érigée. Deux siècles plus tard on construit l’ensemble gothique de la Merveille avec deux bâtiments de trois étages couronnés par le cloître et le réfectoire. Aux XIV et XVe siècles, la guerre de Cent-Ans imposent l’édification de nouvelles puissantes fortifications qui permet au Mont de résister au siège de plus de trente ans de l’armée anglaise. Le chœur roman de l’église abbatiale, effondré en 1421 est remplacé par le chœur gothique flamboyant à la fin du Moyen-Age.
Suite à la Révolution, les propriétés de l’Eglise sont déclarées « biens nationaux », les moines du Mont-Saint-Michel sont chassés et le « Mont Libre » devient une prison pour les prêtres réfractaires en 1793. En 1811, un décret impérial transforme l’abbaye en maison de force pour abriter essentiellement des prisonniers de droit commun et quelques détenus politiques. Fermée en 1863, la prison aura eu pour mérite de sauver l’abbaye de la destruction, mais elle laisse le monument dans un état de délabrement avancé. En 1874, elle est classée monument historique et sa longue restauration débute. En 1969, une petite communauté de moines bénédictins vient s’installer à l’abbaye, puis en 2001, elle est remplacée par les Fraternités monastiques de Jérusalem.
Le dimanche 16 octobre 2022, l’abbaye du Mont-Saint-Michel sera fermée à la visite mais ouverte à la musique avec une série de concerts proposés dans le cadre du festival Via Aeterna.