La patrouille des éléphants

Timbre émis en 2012, dessiné par Jean-Paul Véret-Lemarinier d´après une photo de Mauritius/Photononstop

On connaissait la Patrouille des éléphants du « Livre de la jungle ». Mowgli et Bagheera dorment tranquillement dans un arbre quand, tout à coup, ils sont réveillés par un drôle de vacarme lorsqu’arrive un troupeau d’éléphants.

Les histoires incroyables ne sont pas que dans les livres et les dessins animés. En mars 2020, 17 éléphants se sont échappés de la réserve naturelle de Mengyanzi en Chine, non loin de la frontière du Laos et de la Birmanie. Deux d’entre eux ont finalement fait demi-tour. Les quinze autres fugueurs, dont trois éléphanteaux, ont depuis parcouru plus de 500 km vers le nord. Au cours de cet incroyable périple, ils ont traversé des villes, autoroutes, villages et terres agricoles, détruisant les récoltes sur leur passage. Heureusement, les pachydermes n’ont pour l’instant blessé personne, ni ne sont eux-mêmes blessés.

On ne peut pas leur en vouloir, les éléphants n’ont pas assez d’espace et craignent de ne pas avoir assez à manger. Comme le rappelle un spécialiste de l’Asian Elephant Specialist Group, les migrations des éléphants ne sont pas un phénomène nouveau : « Depuis les années 2000, les éléphants migrent fréquemment de leur habitat naturel et se dispersent dans d’autres zones : certains troupeaux se sont déjà installés dans de nouvelles régions. En revanche, il est inhabituel qu’ils aillent au-delà de 100 kilomètres dans ce pays ». Dans les années 1970, la Chine comptait moins de 150 éléphants d’Asie. Grâce à la protection de cette espèce (en voie de disparition), la population a doublé, une bonne nouvelle. Début juin, l’un des pachydermes, un mâle, s’est séparé du reste du groupe avec lequel il reste toutefois en contact. Pour communiquer malgré la dizaine de kilomètres qui les séparent, les éléphants produisent des infrasons, inaudibles par l’homme. Malheureusement les bruits de la ville les masquent parfois et l’idéal serait que les humains se retirent des lieux de vie de ces animaux pour les laisser tranquilles.

Ce timbre représente un éléphant d’Afrique. Ce qui le différencie de l’éléphant d’Asie, c’est son physique. Celui d’Afrique peut atteindre les sept tonnes contre cinq au maximum pour l’éléphant d’Asie, ce qui fait de lui l’animal terrestre le plus grand du monde.