Notre-Dame de Paris

Dessiné et gravé par Sarah Bougault d’après photo © Pascal Lemaitre/Artedia/Bridgeman Images – 2021

Il y a trois ans, le 15 avril 2019, Notre-Dame de Paris était la proie des flammes. Comme nous l’avons déjà vu, La Poste a émis de forts beaux timbres dédiés à ce monument emblématique de la capitale. Depuis 2020, elle consacre chaque année un bloc évoquant les trésors, les richesses et le patrimoine de la cathédrale. La série durera le temps de sa reconstruction.
Intéressons-nous ce mois-ci au bloc émis en avril 2021.

L’art du vitrail se développe au XIIe siècle avec le percement des murs de l’architecture gothique. Ces grandes verrières offrent avec délicatesse aux fidèles une lumière colorée apportant une ambiance singulière. Les chantiers successifs de Chartres, Paris et la Sainte-Chapelle permettent la maîtrise de la technique.
Avec le temps, la cathédrale souffre des intempéries. Les vitraux jamais nettoyés se salissent au point que les couleurs s’altèrent.

Au XVIIIe siècle, les chanoines font détruire une partie des vitraux médiévaux pour les remplacer par du verre blanc apportant davantage de lumière.

Les roses du transept sud sont les vitraux anciens les mieux conservés. La rose sud, dit aussi « rose du midi », offerte par le roi saint Louis est édifiée en 1260. Avec la claire-voie sur laquelle elle repose, la hauteur totale de vitrage atteint près de dix-neuf mètres. Dès le XVe siècle, elle souffre de problèmes de stabilité des couleurs. Elle est reconstruite à plusieurs reprises, au XVIIIe siècle puis au XIXe siècle. Viollet-le-Duc demande au verrier Alfred Gérente de laisser ces ajouts. Il reconstitue les médaillons manquants dans l’esprit du Moyen Age, en s’inspirant des vitraux de Chartres.
La rose sud comporte quatre-vingt-quatre panneaux répartis sur quatre cercles. Leur nombre s’articule sur les chiffres symboliques quatre, douze et vingt-quatre. Les douze apôtres sont répartis dans les deux cercles. Dans la chapelle Saint-Guillaume on trouve cette tentation d’Adam et Ève, juste au-dessus du monument de Jean-Baptiste Pigalle au comte d’Harcourt, là où Jacques Le Chevallier, le créateur des vitraux modernes de la nef, l’a installée au milieu du XXe siècle.

Les personnages ont la rigidité simple et poétique du Moyen Âge classique, mais c’est leur ancrage dans la couleur du verre teinté dans la masse et décoré en grisaille qui fait leur beauté, avec le serpent ailé enroulé autour de l’arbre de la connaissance et la main d’Ève qui propose le fruit défendu.