Pourquoi a-t-on donné le nom de Roland Garros au célèbre tournoi de tennis ? Était-il un tennisman ?
La question mérite d’être posée alors que l’édition 2021 se déroule du 24 mai au 13 juin.

Né le 6 octobre 1888 à Saint-Denis de la Réunion, ce sportif est aussi un passionné d’aviation. Il s’illustre dès 1911 par des vols de capitale à capitale ou lors de meetings aériens de démonstration. C’est à quelques jours de son vingt-cinquième anniversaire que Roland Garros va devenir célèbre : le 23 septembre 1913 il traverse le premier la Méditerranée, de Saint-Raphaël à Bizerte, un vol de sept cent soixante kilomètres, réalisé en moins de huit heures.

Timbre émis en 2013, dessiné par Romain Hugault

Officier pilote durant la Première Guerre mondiale, il est à l’origine d’un système permettant à une mitrailleuse légère d’être montée dans le cockpit d’un monoplan. Il perfectionne de manière définitive le procédé de tir à travers l’hélice. Abattu et fait prisonnier en 1915, il réussit à s’évader pour reprendre sa place dans l’escadrille des Cigognes. C’est durant un combat aérien qu’il disparaît en héros à Saint-Morel, près de Vouziers (Ardennes), le 5 octobre 1918. Il allait avoir trente ans.

Venons-en au tennis que Roland Garros n’a pas pratiqué assidument.
En 1928, la ville de Paris va accueillir la coupe Davis ramenée en France par les «Quatre mousquetaires» (Brugnon, Borotra, Lacoste, Cochet). Le Stade Français cède à la Fédération de tennis un terrain de trois hectares situé près de la Porte d’Auteuil afin que soit construit un stade à la hauteur de l’événement. Le club ne pose qu’une seule condition : que l’enceinte porte le nom de l’un de ses membres, décédé dix ans plus tôt, un certain Roland Garros, pionnier de l’aviation. Ce dernier avait adhéré à la section rugby du Stade français en 1906, avec le parrainage de son camarade d’école de commerce (HEC) Émile Lesieur. C’est Lesieur – devenu président de l’association – qui exigera que l’on donne le nom de son ami au stade de tennis parisien.

Timbre émis en 1978, dessiné par Jean Lovera et gravé par Pierre Béquet

Timbre émis en 1991, gravé par Claude Jumelet et mis en page par Odette Baillais d’après un dessin de Juan Miró