Le premier timbre est né en Grande-Bretagne en 1840.
La reine Victoria charge Rowland Hill de lui proposer un projet de réforme de l’administration postale. Ce dernier s’accorde alors quelques jours de vacances dans une charmante auberge en Ecosse où il ne manque pas d’être intrigué par le manège de la serveuse qui lui porte ses repas. A chacun de ses passages, le facteur lui tend une lettre qu’elle tourne un instant dans ses mains avant de lui rendre en soupirant. La malheureuse enfant n’est pas assez riche pour acquitter les quelques pences (unité monétaire anglaise) du port du courrier, et se prive du plaisir de lire les mots d’amour que son fiancé lui adresse régulièrement de Londres !
N’écoutant que son cœur, Hill paye un beau jour le facteur et, heureux de sa bonne action, tend à la jeune fille la lettre de son fiancé. Or, le facteur parti, ne voilà-t-il pas que la serveuse lui tend dans éclat de rire la feuille blanche contenue dans le courrier que Hill venait de payer. Elle lui explique alors : « Nous avons un code avec John. Une croix sur ce coin de l’enveloppe veut dire : « Je t’aime », ce trait en bas à droite à côté du chiffre 3 signifie « Je viendrai dans trois jours » et ces deux barres au dos m’apprennent qu’il a encore économisé 2 shillings cette semaine. »
Abasourdi, le futur père du timbre vient de le comprendre : le système alors en vigueur (le destinataire paye l’acheminement du courrier) ouvre la porte à toutes les tricheries. Il fallait trouver un remède et ce sera désormais le timbre qui sera payé par l’expéditeur.