Jean de La Fontaine : « Je me sers d'animaux pour instruire les hommes »

Dessiné et gravé par Achille Ouvré

Jean de La Fontaine est né le 8 juillet 1621 à Château-Thierry (Hauts-de-France), il y a quatre cents ans. Il publie son premier recueil de fables en 1668, il a déjà 47 ans. Destinées tout d’abord à l’éducation du Dauphin, le fils du roi Louis XIV, ces fables vont ensuite connaître un grand succès qui perdure encore de nos jours. Elles sont même devenues le recueil que Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, a recommandé comme ouvrage estival de référence pour les 800 000 élèves de CM2.
Celui qui entre à l’Académie française en 1684 écrira au total 240 fables et 60 contes. Jean de La Fontaine a l’art de la narration, en deux vers il présente le cadre, en quatre il expose l’intrigue ; le lecteur ne peut dès lors plus se détacher de l’histoire au suspense habilement travaillé. Les dialogues pleins de vie et d’humour sont aisés à retenir. La Fontaine évoque une vie proche de la nature, pleine d’un bon sens souriant, parfois cruel. Il aime se moquer des puissants et pour s’en protéger, il fait parler les animaux à la place des hommes. Il dira à ce sujet : « Je me sers d’animaux pour instruire les hommes », les héros de ces fables lui permettent de critiquer les acteurs principaux de la société dans laquelle il vit.

Timbres émis en 1995, dessinés par Claudine et Roland et mis en page par Charles Bridoux

La Poste a émis en 1995 six timbres dédiés à ses fables les plus connues. Mais avant d’y venir, posons-nous une question simple : Qu’est-ce qu’une fable ? C’est tout simplement une histoire courte teintée d’humour, le plus souvent écrite en vers. Elle a pour but de distraire le lecteur tout en l’instruisant : c’est pourquoi, elle se conclut sur une leçon que l’on appelle la morale.

Voici trois exemples que racontent nos timbres :

La cigale et la fourmi

La morale de cette fable est que le travail récompense toujours, qu’il faut travailler au lieu de se laisser aller.

Le corbeau et le renard

Celui qui courtise ne vit en définitive que pour ces quelques compliments et fait vivre les courtisans qui vivent à ses dépens.

Le lièvre et la tortue

Rien ne sert de courir il faut partir à point, préférons la patience, la persévérance et l’effort plutôt que l’insouciance et la présomption.