La "Victoire de Samothrace", une histoire de puzzle incomplet

Les timbres à l’effigie de la « Victoire de Samothrace » – émis en 1937 – sont recherchés par les collectionneurs. Cette statue de 3,28 mètres fait partie des pièces majeures du musée du Louvre au même titre que la « Joconde » et la « Vénus de Milo ». De ces œuvres connues dans le monde entier, elle est la seule à avoir perdu la tête. Notre statue a été mise à jour dans l’île de Samothrace en Grèce en 1863 par Charles Champoiseau, alors vice-consul de France à Andrinople en Turquie.

Il écrit au marquis de Moustier, ambassadeur de France, fier de sa découverte :

«Monsieur le marquis, aujourd’hui même je viens de trouver, en fouillant, une statue de la Victoire ailée (selon toute apparence) en marbre et de proportions colossales. Par malheur, je n’ai ni la tête ni les bras, à moins que je ne retrouve ces morceaux aux alentours… Les draperies sont tout ce qu’on peut rêver de plus ravissant, c’est de la mousseline de marbre.»

La statue arrive au musée du Louvre à Paris le 11 mai 1864 soit un peu plus d’un an après sa découverte. On décide de la montrer rapidement au public mais quelques fragments sont conservés dans les réserves du musée. Plus tard une mission archéologique autrichienne découvre sur l’île de Samothrace d’important blocs qui forment la proue d’un navire sur lequel la statue devait être installée. Les 27 tonnes de pierre sont adressées au Louvre, notre statue récupère ainsi son piédestal. On en profite pour lui redonner une épaule gauche et une aile droite comme on peut le voir sur nos timbres.

En 2013 la « Victoire de Samothrace » est entièrement démontée, restaurée pour être à nouveau exposée. Une nouvelle jeunesse pour la statue et qui sait, un jour, on découvrira peut-être d’autres pièces. Le puzzle sera alors définitivement reconstitué.

Timbres émis en 1937, dessin et gravure d’Antonin Delzers