Les émeus plus forts que les hommes

Nous sommes en Australie dans les années 1930. Le pays subit alors une grande crise économique, et, comme si cela ne suffisait pas, les fermiers doivent faire face aux émeus qui ravagent leur champ.

Comme on l’observe sur ce timbre, l’émeu ressemble à l’autruche. Il fait partie des ratites – les oiseaux coureurs – et on va le voir, cette qualité va bien lui servir. L’émeu possède en effet de grandes pattes musclées parfaitement adaptées à la course. Il peut atteindre 48 km/h en vitesse de pointe. Son espérance de vie est d’environ dix ans ce qui ne rassure pas les fermiers qui aimeraient s’en débarrasser. Pour l’anecdote, c’est le mâle qui couve sans manger, ni boire durant 56 jours.

Les agriculteurs font appel au ministre de la Défense pour chasser ces animaux. Les hostilités commencent le 2 novembre 1932 et on imagine que les soldats munis de mitrailleuses ne vont en faire qu’une bouchée. C’est sans compter sur les émeus qui se dispersent et empruntent des chemins peu accessibles aux véhicules de l’armée. Après plusieurs jours de « guerre » seulement vingt sont tués pour une population estimée entre 5 000 et 10 000. Un militaire reconnait la grande valeur des émeus. Il déclare : « Si nous avions une division qui sache esquiver les balles comme le font ces oiseaux, celle-ci pourrait faire face à n’importe quelle armée du monde. Ils savent affronter les mitrailleuses avec l’invulnérabilité d’un tank. » Une nouvelle bataille est lancée mais les émeus ressortent une fois encore en vainqueurs.

On finit par les laisser en paix et aujourd’hui, cette espèce est protégée : encore une victoire pour ces oiseaux plus forts que les hommes !