Quand les oiseaux se font facteurs

En Nouvelle-Zélande à la fin du 19ème siècle on crée une curieuse poste dont l’origine remonte à une tragédie.

Un bateau à vapeur vient en effet de faire naufrage en se rendant sur l’île de la Grande-Barrière ; de ce drame personne n’est encore informé, aucune communication n’existant alors entre l’île et Auckland la capitale située à une centaine de kilomètres. Seule exception : un service de bateaux tous les quinze jours. Les survivants devront attendre quatre jours pour informer leurs familles.

C’est ici qu’intervient le dénommé W.W. Fricker, un passionné de colombophilie (art d’élever et de faire concourir des pigeons voyageurs). Ce dernier pense tout naturellement à mettre à la disposition des habitants de notre île très isolée quelques-uns de ses pigeons-voyageurs. « En cas d’urgence, vous pourrez ainsi alerter la capitale » explique-t-il. Fricker met en place un service postal assuré par des pigeons qu’il nomme le « Great Barrier Pigeon-gram Service ». Ce service fonctionne dans un premier temps dans le sens Grande-Barrière vers Auckland. Les pigeons sont amenés par bateau sur l’île d’où sitôt lâchés et porteurs d’un message, ils regagnent leur pigeonnier de la capitale. On accroche le message à la patte du volatile, scellé par un timbre adhésif. Nos pigeons-postiers travaillent à merveille et cela donne des idées à d’autres personnes.

C’est ainsi qu’une société voit le jour proposant un service concurrent à celui de Fricker. Pour se distinguer, elle émet des timbres triangulaires comme on le voit ici alors que ceux de Fricker sont rectangulaires.

Deux pigeons deviendront des vedettes, parvenant à parcourir 100 kilomètres en seulement cinquante minutes ! Ce service postal par pigeon s’arrêtera avec la mise en place d’une liaison par avion.