Roosevelt, président et collectionneur

Le 4 mars 1933, le président américain Franklin Delano Roosevelt entre en fonction tandis que le pays se débat dans la plus grave crise économique de son histoire. Dans son discours d’investiture, il annonce un New Deal (Nouvelle Donne). Il s’agit d’un ambitieux programme politique destiné à remettre les États-Unis sur pied et les sortir de la crise économique (ainsi que le monde occidental). Pour la première fois depuis la panique boursière de 1929, le pays reprend confiance.

Roosevelt était collectionneur de timbres. Né en 1882, il se passionne pour la collection dès l’âge de neuf ans. Ce qui l’intéresse ? La géographie et l’histoire des lieux des émissions. Sa mère qui avait résidé à Hongkong lui offre une collection de cette colonie britannique et il reçoit également des timbres d’Amérique latine de l’un de ses oncles. Il se lance en politique à l’âge de 25 ans et devient secrétaire adjoint à la Marine. Il en profite pour récupérer les enveloppes reçues, tout particulièrement celles venues de l’étranger. Franklin en fera de même dans toutes ses autres fonctions. La collection va être une véritable thérapie lorsqu’il est atteint d’une maladie que l’on pense être la poliomyélite qui le laisse paralysé de ses membres inférieurs. Il en profite pour classer ses collections ce qui l’aide beaucoup à se changer les idées. Passée cette période douloureuse, il s’investit à nouveau pleinement dans la politique et confie aux journalistes que les timbres l’aident à comprendre la géopolitique. Lorsqu’il s’engage pour devenir le candidat à l’élection présidentielle, un certain nombre de philatélistes se rangent à ses côtés. On imprime des enveloppes à son effigie sur lesquelles figurent : « Un collectionneur de timbres pour président, Franklin D. Roosevelt » ! Une fois élu la philatélie fait de nouveaux adeptes aux États-Unis.
Le président-collectionneur est consulté pour les nouvelles émissions et bien entendu récupère les timbres et les enveloppes figurant sur la correspondance diplomatique. Pour attirer ses faveurs, de nombreux gouvernements étrangers lui offrent des timbres. Nous aurons l’occasion d’y revenir. A son décès, ses collections seront vendues aux enchères. Aujourd’hui détenir une enveloppe ou un timbre ayant appartenu au président américain a une valeur non seulement sentimentale mais aussi monétaire.
Le timbre de Monaco le représentant avec ses albums et examinant un timbre à la loupe comporte une erreur. Le président a six doigts à la main gauche !

Gandon/Barlangue