Comment prend-on des photos de l’espace ? 

Mis en page par Étienne Théry © ESA/NASA Photographies de La Terre prises par Thomas Pesquet à partir de la Station Spatiale Internationale.

Etonnantes ces images de la terre vue de l’espace. On peut voir en outre sur ce beau carnet émis en 2018 l’île de Noirmoutier et la Polynésie française.

On doit ces photos à l’astronaute Thomas Pesquet. Comment les prend-il ? Voici ce qu’il a évoqué récemment sur sa page Facebook :

« Une bonne photo, c’est d’abord beaucoup de préparation et ça commence en général par notre logiciel de navigation. Il permet de repérer ses cibles dans un catalogue assez limité (j’ai préparé beaucoup des miennes avant la mission). Il montre aussi les zones jour/nuit, une image de la couverture nuageuse plus ou moins à jour, et surtout la trace au sol des orbites futures… et puis c’est à peu près tout. Contrairement à ce que les gens croient parfois, c’est très compliqué de photographier une zone sur commande. Tout d’abord, la rotation de la terre et la précession du plan de notre orbite font qu’on ne survole qu’épisodiquement et parfois un peu aléatoirement les différentes zones du globe. Ensuite, il se peut que la zone soit survolée certes, mais en pleine nuit… ce qui laisse peu de possibilité de photo (à part les villes très éclairées). La lumière n’est en général pas non plus suffisante en matinée et en soirée (d’où les couleurs plus pastel qu’ont parfois mes photos).  Les nuages se mettent aussi souvent en travers de la vue 😤 Dernière complication et pas des moindres : la plupart du temps, les bons passages au-dessus des bonnes cibles ont lieu… pendant notre journée de travail ! Pas question de s’absenter au milieu d’un expérience même pour un passage à la verticale de Paris ou du Mont Saint Michel 🙈 Au final, il y a certains lieux (villes, montagnes, îles, etc.) qui ne m’offriront qu’un seul passage adéquat en 6 mois de mission… Et bien sûr, une fois qu’on se met à la fenêtre au bon endroit et au bon moment avec la bonne météo, reste à identifier sa cible à l’œil nu (à 400km…) et à prendre une photo techniquement correcte. Avant de me reprocher de n’avoir pas pris en photo votre lieu préféré, pensez-y »

De magnifiques images de l’infiniment grand que l’on retrouve sur un tout petit espace : le timbre.