Qui a fait le siège de Paris en 885-97 ?

Le 24 novembre 885, 700 bateaux et environ 30 000 guerriers danois et norvégiens se présentent devant l’île de la Cité à Paris. Durant le IXe siècle ceux que l’on appelle les Vikings ont pris l’habitude de remonter les fleuves pour piller et rançonner les villes. Ils sont des explorateurs, commerçants, pillards mais aussi pirates scandinaves. Également désignés sous le terme de Normands, ils ne sont pas que des guerriers et ces peuples du Nord (Suède comprise) ont atteint un haut degré de civilisation. Ils pratiquent l’élevage et l’agriculture dans de paisibles villages paisibles. Ils maîtrisent très bien la métallurgie du fer et sont de bons forgerons. Les Vikings bénéficient d’une organisation sociale solide, cultivent la poésie épique évoquant les mythes de leurs dieux et héros. Du reste nos deux timbres voient le jour en 1994 dans le cadre émission commune France – Suède, commémorant les relations culturelles France-Suède.

Mis en page par Marie-Noëlle Goffin et gravé par Claude Jumelet –  1994

Revenons à Paris en cette année 885, les Vikings ne veulent pas en réalité s’emparer de la capitale franque. Leur objectif principal n’est autre que d’obtenir l’autorisation de piller la Bourgogne, Paris étant la porte de la riche province, les Vikings se déplaçant le long de la Seine. Le chef de l’expédition – un dénommé Siegfried – se voit refuser par l’évêque Gozlin (ou Josselin) le droit de remonter le fleuve. Il entame donc le siège de la ville, laquelle est énergiquement défendue par l’évêque et le comte Eudes pendant un an et demi.

En mai 887, l’empereur Charles III le Gros accepte de payer aux Vikings un tribut de 700 livres d’argent et les autorise à piller la Bourgogne. On peut mieux faire, ce qui vaudra au descendant de Charlemagne d’être déposé par les barons de Francie orientale (l’actuelle Allemagne) en novembre 887. À son décès, le 13 janvier 888, c’est le comte de Paris Eudes que les barons de Francie occidentale (l’actuelle France) élisent à sa place.

Dessiné et gravé par Albert Decaris – 1967

Le siège de Paris contribue à discréditer la dynastie carolingienne et à l’éclosion de la dynastie des Robertiens qui deviendra par la suite la dynastie capétienne. Celle-ci accède en 987 au trône de France lors de l’élection d’Hugues Capet.

Dessiné par Alain Rouhier – 1987

Ses descendants règnent sur la France sans interruption jusqu’en 1792 puis à nouveau de 1814 à 1848 avec une interruption pendant les Cent-Jours. Louis-Philippe (1773-1850) est le dernier souverain de la dynastie en France. Autant dire que de nombreux capétiens ont leur timbre dont Saint Louis, canonisé par l’Église catholique en 1297. Les Capétiens constituent la plus ancienne dynastie royale en succession masculine du monde. Elle a donné également treize rois à Naples et à la Sicile, onze rois à l’Espagne, quatre rois à la Hongrie, trois rois à la Pologne, deux grands-ducs au Luxembourg, trois empereurs de Romanie, trente-deux rois au Portugal et deux empereurs au Brésil. Les actuels grand-duc Henri de Luxembourg et roi Philippe VI d’Espagne sont des Capétiens.

Dessiné et gravé par Elsa Catelin / © Bibliothèque Saint-Geneviève – IRHT – 2014

Parmi les Carolingiens incontournables, n’oublions pas Charlemagne, inventeur de l’école comme le rappelle la chanson interprétée par France Gall ? Pas vraiment, les premières d’entre elles sont apparues au moment même où a été inventée l’écriture il y a 3500 ans avant J.-C., en Mésopotamie ! Ce qui est attesté par les sources de l’époque, c’est que Charlemagne a fondé une école dans son Palais d’Aix-la-Chapelle, afin qu’y soient formés un corps de fonctionnaires rigoureux et l’élite aristocratique sur laquelle il voulait s’appuyer pour diriger son immense empire. Sacré Charlemagne.

Dessiné et gravé par Louis Boursier – 2015