Où et quand a été créé le premier concours de poésie ?

Dessiné et gravé par Claude Durrens – 1973

C’est à Toulouse qu’il faut chercher la réponse. Un siècle après la croisade contre les Albigeois, la ville retrouve le bonheur et la joie de vivre. À la Toussaint de 1323, troubadours, gentilshommes et bourgeois toulousains se réunissent en vue de créer un concours de poésie qui sera doté d’une joya (fleur en métal précieux), en l’occurrence une violette d’or. Cette joute poétique se tient pour la première fois le 3 mai 1324. Les organisateurs forment la « Compagnie du Gai Savoir » laquelle promeut les règles de l’art poétique et, de façon plus générale, la littérature. Les concurrents doivent alors s’exprimer en langue d’oc, la langue du Midi toulousain.
Au début du XVI siècle Clémence Isaure (un personnage légendaire ?) aurait légué sa fortune pour la perpétuation du concours. La Compagnie ne passe pas inaperçue auprès du roi Louis XIV qui lui donne en 1694 le statut d’Académie. Elle prend le nom d’Académie des jeux floraux. La période révolutionnaire entraîne la suspension de ces belles et pacifiques activités. Elles reprennent en 1806 et depuis 1896, les membres de l’Académie se réunissent à l’Hôtel d’Assézat à Toulouse. Chaque 3 mai dans la salle des Illustres du Capitole, on fait l’éloge de Clémence Isaure et il est remis des prix et des fleurs, préalablement bénies à la basilique de la Daurade. Parmi les lauréats célèbres on peut citer Voltaire, Chateaubriand et Victor Hugo.
L’Académie des jeux floraux est considérée comme la plus ancienne société savante d’Europe, reconnue d’utilité publique en 1923.

Dessiné par Pierre Munier – 1947