Qui a effectué en France le premier saut en parachute ?

Création de Jame’s Prunier, gravé par Marie-Noëlle Goffin et mis en page par Bruno Ghiringhelli – 2013

Le timbre rend hommage à Adolphe Pégoud et célèbre le centenaire du saut en parachute.

Disons-le tout de suite, il fallait être un sacré aventurier et fortement timbré pour sauter en août 1913 d’un avion Blériot XI. Pégoud est né le 13 juin 1889à Montferrat (Isère) dans une famille de paysans. Il a la tête dans le ciel, rêve de voyages lointains et part à Paris. Il multiplie les petits emplois puis s’engage pour cinq ans en août 1907 au 5ème régiment des chasseurs d’Afrique avec lequel il sert au Maroc. Il aura ensuite d’autres affectations puis vient un jour décisif, celui de son baptême de l’air le 8 octobre 1911.  Dès lors il se passionne pour l’aviation et l’année suivante, il devient aide-mécanicien. Adolphe Pégoud obtient le 1er mars 1913 à Bron (Rhône) son brevet de pilote civil puis il est engagé par Louis Blériot, à Buc en région parisienne. Celui qui se révélera un as de la voltige devient le 19 août 1913 – à Châteaufort (Yvelines) – le premier Européen à sauter en parachute à partir d’un avion. Rappelons que le premier saut de l’histoire à partir d’un avion a été effectué par l’Américain Albert Berry, au-dessus de Saint-Louis (Missouri), le 1er mars 1912. Arrive la Première Guerre mondiale qui lui sera fatale. Atteint d’une balle dans le cœur au-dessus de Petit-Croix près de Belfort Adolphe Pégoud meurt le 31 août 1915. A vingt-six ans, ce « roi de l’air » comme on l’appelait venait d’être nommé chevalier de la Légion d’honneur.

Non timbrifié un autre Français est crédité lui aussi du premier saut en parachute. La Poste se serait-elle trompée ? Que nenni car l’homme dont nous allons parler ne l’a pas fait d’un avion. Il se nomme André-Jacques Garnerin et occupe les fonctions « d’aérostatier des fêtes publiques ». Pour le plaisir des Parisiens, il vole en ballon à air chaud mis au point par les frères Montgolfier. Le 22 octobre 1797, André-Jacques Garnerin (28 ans) effectue le premier saut en parachute au-dessus du parc Monceau (Paris), devant une foule de badauds. Garnerin avait préalablement conçu un parachute en toile de canevas, recouverte de papier sur les deux faces, emporté par un ballon gonflé à l’hydrogène. Ce 22 octobre 1797, notre aérostier s’est donc élevé à environ 700 mètres avant de sectionner la corde qui reliait le parachute à son ballon. André-Jacques Garnerin épouse Jeanne-Geneviève Labrosse qui se passionne pour les vols en ballon. Elle s’envole seule le 10 novembre 1798 et devient la première femme à sauter en parachute le 12 octobre 1799. Plus tard ce sera leur fille Blanche qui sautera à son tour ! Garnerin multiplie les démonstrations en France comme à l’étranger réalisant par la même occasion un record de distance lorsqu’il se rend en Allemagne (395 kilomètres en sept heures). Celui qui a sauté aussi devant la cour de Russie meurt accidentellement à Paris, à la suite de la chute d’une poutre sur le chantier d’un nouveau ballon. Garnerin tout comme Pégoud sont donc des précurseurs, l’un à partir d’un ballon, l’autre d’un avion. Tous deux ont participé à la mise au point des parachutes. Leur usage est aussi militaire, on se rappelle notamment du rôle des parachutistes lors de la Libération. Envoyés en arrière du front en 1944-45, ces soldats aéroportés ont joué un rôle tactique majeur en permettant aux Alliés de frapper des objectifs stratégiques derrière la ligne de front.

On retrouve également le rôle des parachutistes en temps de guerre sur le timbre dédié à l’écrivain, journaliste et cinéaste Pierre Schoendoerffer.

Dessiné et gravé par Marie-Noëlle Goffin d´après une photo de Patrick Chauvel et mis en page par Valérie Besser – 2018

Emis en septembre 2018, on y voit le champ de bataille de Diên Biên Phù en Indochine où il a été parachuté. Sept bataillons de parachutistes étaient alors en opération.

Le saut en parachute est également devenu une activité sportive régulière ou occasionnelle, réservée aux amateurs de sensations fortes !