La question est posée au conditionnel car on n’est pas certain de tout ce qu’évoque Grégoire de Tours (539-594).
Selon le chroniqueur, Clovis alors âgé de 20 ans et encore païen, avait pillé diverses églises notamment celle de Reims. L’évêque de la ville Remi (ou Rémi) lui réclame un vase remarquable, ce que le jeune roi des Francs accepte. Alors qu’il se trouve à Soissons (Aisne – Hauts de France) ce dernier demande à ses soldats l’autorisation de le rendre, ce qui n’est en rien l’usage. Le butin des pillages est en effet distribué par tirage au sort. L’un des soldats refuse et frappe le vase qui est endommagé. Clovis le restitue néanmoins à l’évêque dont il sera question avec nos timbres.
Nous arrivons au fameux 1er mars 487. Clovis passe ses troupes en revue et aperçoit l’homme qui l’a défié. Il lui reproche une tenue négligée et d’un geste brutal jette ses armes à terre. Le soldat se baisse pour les ramasser. Clovis lève alors sa hache et la lui plante dans la tête. « Ainsi as-tu traité le vase de Soissons », aurait-il dit. Certains historiens pensent que le vase de Soissons ne fut pas cassé (peut-être légèrement endommagé) mais en tout cas il est bel et bien rendu à l’évêque.
Mais au fait qui est Clovis ?
Né vers 466, son père est Childéric Ier, roi des Francs saliens de Tournai (cette ville belge fut la capitale des royaumes francs) et de la reine Basine de Thuringe. Clovis est l’héritier de l’un des petits royaumes barbares établis sur les ruines de l’empire romain d’Occident. Il va rassembler sous son autorité un immense territoire, des Pyrénées à la Rhénanie. Par son baptême dans la foi catholique, il va rallier à lui les élites gallo-romaines et assurer l’avenir du royaume des Francs qu’il fonde.
Son baptême est représenté sur les deux premiers timbres.
Dessiné et gravé par Albert Decaris – 1966
Dessiné par Claude Jumelet – 1996
Outre Clovis, nous retrouvons l’évêque de Reims que nous venons d’évoquer. C’est ce dernier qui l’y pousse tout comme sa femme, pieuse catholique, l’évêque Remi et Geneviève, une sainte femme auxquels les Parisiens sont reconnaissants de les avoir préservés des Huns. Clovis hésite longtemps car, selon les croyances, il bénéficierait d’une ascendance divine. Il se demande aussi s’il n’a pas davantage à perdre qu’à gagner en se convertissant. C’est lors du jour de Noël (d’une année comprise entre 496 et 511) qu’il passe enfin à l’acte.
Le baptême de Clovis facilite la fusion entre les Gallo-Romains et leurs vainqueurs, les Francs. Il permet à ces derniers de dominer l’Occident romain. Le roi des Francs tire parti de sa conversion pour achever la conquête de la Gaule. Pour la première fois, il fait de Paris sa capitale.
Le dernier timbre représente la bataille de Vouillé, près de Poitiers, qui se déroule en 507.
Dessiné et gravé par Louis Boursier – 2012
Il représente Clovis combattant les Visigoths d’Alric II dont il doit se défaire pour poursuivre sa conquête de la Gaulle. C’est avec cette victoire de Clovis que la France devient la France : les Wisigoths se replient sur l’Espagne et le royaume franc esquisse la future carte de notre pays qui connaîtra encore bien des évolutions.
