Quel traité a été signé le 4 avril 1949 et dont il est fortement question aujourd’hui ?

Dessiné et gravé par Charles Mazelin – 1959

Avec la guerre en Ukraine, il est évoqué quotidiennement le traité de l’Atlantique Nord, signé à Washington le 4 avril 1949.

L’Organisation du traité de l’Atlantique est l’organisation politico-militaire mise en place par les pays signataires du traité de l’atlantique Nord afin de pouvoir remplir leurs obligations de sécurité et de défense collectives. Elle est le plus souvent désignée par son acronyme OTAN (en anglais : NATO) mais aussi fréquemment nommée l’Alliance atlantique.

Le texte de ce traité met en place une alliance militaire défensive contre toute attaque armée contre l’un de ses membres en Europe, en Amérique du Nord ou dans la région de l’atlantique Nord. Les États-Unis, le Canada et dix pays d’Europe de l’Ouest veulent alors contenir une éventuelle agression du bloc communiste aux ordres de Staline.
Les membres européens sont alors la Belgique, le Danemark, la France, l’Italie, l’Islande, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal et le Royaume-Uni. La Grèce et la Turquie adhèrent à l’organisation peu après sa création ainsi que la République fédérale allemande.
Son siège est dans un premier temps établi à Paris, dans un immeuble de la Porte Dauphine (aujourd’hui transformé en Université) comme on le voit sur notre timbre. Ce bâtiment a la forme d’un « A » pour « Alliance ». Le siège est à présent en Belgique.
Le 14 mai 1955, les Soviétiques répliquent à la création de l’OTAN en signant le Pacte de Varsovie avec sept pays satellites d’Europe centrale : Albanie, Bulgarie, Hongrie, Pologne, République démocratique allemande (RDA), Roumanie et Tchécoslovaquie.
Mais en 1966, le général de Gaulle, président de la République française, décide de retirer son pays des organes opérationnels de l’OTAN sans cesser d’appartenir à l’alliance. Il veut que la France conserve la pleine maîtrise de sa force de dissuasion nucléaire sans avoir de compte à rendre à quiconque. Néanmoins des accords de coopération des forces armées françaises avec les forces de l’OTAN sont rapidement signés qui atténuent significativement la portée pratique de cette sortie du commandement intégré de l’OTAN. Cette coopération est renforcée par les présidents français successifs, jusqu’en 2009 où Nicolas Sarkozy fait réintégrer la France au commandement unifié de l’OTAN.
Au début des années 1980, l’OTAN réagit avec succès à la menace que représentent les missiles SS20 déployés par l’URSS en Europe centrale : elle menace de déployer le long du rideau de fer des missiles de croisière Pershing-2 (surnommés les « Euromissiles ») et les Soviétiques préfèrent retirer leurs propres fusées. Sous l’impulsion du président des États-Unis, Ronald Reagan, l’OTAN entraîne alors l’organisation rivale du Pacte de Varsovie, créée le 14 mai 1955, dans une course aux armements très coûteuse.

L’Union soviétique ne peut pas suivre. Elle souffre d’un délabrement croissant de son économie et sa population voit ses conditions de vie empirer d’année en année. Elle finit par imploser sous le poids de ses contradictions internes en 1991. C’est ainsi qu’au bout de quarante ans de guerre froide, l’Alliance remporte une victoire sur l’URSS sans avoir eu besoin de tirer un seul coup de fusil.

L’OTAN a de fait perdu sa raison d’être avec l’implosion de l’URSS et la fin de la guerre froide. Pourtant, elle va perdurer jusqu’à nos jours et même se faire résolument agressive. En 1994, sans l’aval de l’ONU et sans qu’un quelconque de ses membres soit menacé, elle livre sa première guerre au Kossovo, contre la Serbie qui tente de conserver en son sein cette province historique.
La Pologne, la Hongrie et la République tchèque rejoignent l’OTAN en mars 1999. Sept nouveaux États d’Europe centrale (dont trois de l’ancienne URSS !) les suivent en mai 2004, portant à 26 le nombre de ses membres : Estonie, Lettonie, Lituanie, Slovaquie, Slovénie, Roumanie et Bulgarie, malgré la promesse faite en 1989 au président russe de ne pas étendre l’alliance jusqu’aux portes de la Russie. Aujourd’hui l’OTAN compte 30 membres.
On la disait morte en 2019, depuis quelques semaines, jamais l’Alliance atlantique n’a paru aussi nécessaire à ses membres depuis la fin de la guerre froide. Jusqu’où peut-elle / doit-elle aller pour aider l’Ukraine et freiner ces pertes humaines et matérielles colossales ? C’est toute la question d’aujourd’hui.