Timbre émis en 1984, dessiné et gravé par Pierre Albuisson
Le 19 avril 1836 naît Joseph Ferdinand Cheval à Charmes-sur-l’Herbasse dans la Drôme. Sa jeunesse est ponctuée de décès : il perd sa mère alors qu’il vient d’avoir 11 ans et à 19 ans, c’est son père qui disparaît. Pas facile la vie de Ferdinand qui perd son premier fils puis sa première épouse ainsi que sa fille. Après la mort de son premier enfant, il quitte son métier de boulanger pour devenir ouvrier agricole avant d’être facteur. Durant ses tournées de 32 kilomètres, il rêve d’ériger une bâtisse extraordinaire. C’est en butant sur une pierre qu’il se décide à construire son étonnant palais, connu dans le monde entier.
Voici ce qu’il relate :
« A un quart de lieue avant d’arriver à Tersanne, je marchais très vite lorsque mon pied accrocha quelque chose qui m’envoya rouler quelques mètres plus loin, je voulus connaître la cause. C’était une pierre de forme si bizarre que je l’ai mise dans ma poche pour l’admirer à mon aise… C’était une pierre molasse travaillée par les eaux et endurcie par la force des temps…Elle représente une sculpture assez bizarre qu’il est impossible à l’homme de l’imiter, elle représente toute espèce d’animaux, toute espèce de caricature. Je me suis dit : Puisque la nature veut faire de la sculpture, moi je ferai la maçonnerie et l’architecture ».
Ferdinand ne va ensuite cesser de ramasser chaque jour des pierres et des cailloux. Il les prend, les laisse sur le bord du chemin et revient les chercher après sa tournée de facteur. Petit à petit, Ferdinand va réaliser le rêve de sa vie et construire un « Palais idéal ». Il en impose avec sa façade de 26 mètres de long et une hauteur pouvant atteindre 12 mètres. On trouve dans son palais une représentation du monde avec notamment un temple hindou, un château du Moyen-âge, un chalet suisse ou encore la Maison-Blanche ! Son Palais est classé Monument historique. Au cœur d’un jardin luxuriant, on trouve – outre d’incroyables monuments – un bestiaire composé de pieuvres, biches, caïmans, éléphants, ours, oiseaux. On voit aussi des géants, des fées, des personnages mythologiques ainsi que des cascades.
Ferdinand Cheval meurt à l’âge de 88 ans, le 19 août 1924. Peu de temps avant il déclare : « La réalisation de mon rêve m’a coûté 34 ans d’un travail opiniâtre, 9 000 journées, 65 000 heures. 4 000 sacs de chaux et de ciment et mon monument représente 1 000 mètres cubes de maçonnerie. Tout ce que tu vois, passant, est l’œuvre d’un paysan. D’un songe j’ai sorti la reine du monde ».
Situé à Hauterives dans la Drôme, on peut visiter cet été le Palais idéal entre 9h00 et 18h30.
Le facteur Cheval construira également son tombeau du silence et du repos sans fin où il repose aujourd’hui avec toute sa famille ainsi que la Villa Alicius, soit un total de trois monuments classés au titre des monuments historiques.